Aujourd’hui je vous partage nos astuces pour préparer sereinement le P’tit Cœur à sa première rentrée scolaire. C’est au mois d’avril que nous avons évoqué pour la première fois l’école avec le P’tit Cœur. Nous lui avons expliqué avec des mots qu’il comprend, qu’après les vacances d’été il ne retournera pas à la crèche, mais dans un endroit similaire qu’on appelle l’école. Nous nous sommes appuyés sur ce qu’il connaissait déjà de la vie en collectivité et nous l’avons simplement transposé à l’environnement scolaire :
- L’école est un bâtiment qui accueille les enfants, comme la crèche
- Il y a des salles de classe avec des enfants du même âge, comme les sections de la crèche
- Il va se faire des copains et des copines, comme à la crèche
- Il va découvrir de nouveaux jeux, en plus de ceux avec lesquels il joue à la crèche
- Il y aura une maîtresse ou un maître, comme les auxiliaires de la crèche
- Il aura un temps pour manger, goûter et faire des activités, comme c’est déjà le cas à la crèche
- Il pourra y faire la sieste, encore une fois, comme à la crèche

Ainsi, nous l’avons aidé à conceptualiser cette grande nouveauté qu’est l’école. Entre avril et septembre, nous avons continué à lui en parler en essayant d’être le plus juste dans nos propos :
- pas trop d’enthousiasme, car il ne faut pas oublier que la cour de récré n’est pas un monde bisounours
- pas trop de pessimisme, pour ne pas créer des angoisses inutiles.
Pour trouver ce juste milieu et être constants, le mot d’ordre était ANTICIPATION ! Six mois, ça peut sembler beaucoup mais le temps passe très vite. Je trouve que c’est une durée raisonnable quand on veut prendre son temps et procéder avec douceur et bienveillance.
10 astuces pour préparer la première rentrée scolaire de son enfant
- Expliquer à son enfant, avec des mots d’enfant, qu’il.elle va bientôt aller à l’école
Cette première astuce va instaurer un climat de confiance entre vous. Je sais que certains parents ne disent rien et le matin de la rentrée c’est la catastrophe ! Mettez-vous un instant à la place de cet.te enfant qui est laissé dans un environnement inconnu, sans repères, et avec autour de lui, des visages qu’il ne connait pas et des enfants aussi apeurés, attristés et paniqués que lui. A défaut d’empêcher les cris et les pleurs, la préparation en amont et les explications des parents vont sécuriser intérieurement l’enfant. Il.elle ne se sentira pas abandonné. Il.elle ressentira peut-être de la tristesse (ce qui est normal pour des enfants d’à peine 3 ans), ou de l’appréhension (ce qui est aussi normal lorsqu’on met les pieds dans l’inconnu).
- Visiter ensemble son école avant la rentrée
Loin d’être anodine, cette première visite est un pas de plus vers la concrétisation. Il ne faut pas hésiter à prendre des renseignements auprès de la mairie ou de la direction de l’école. Si la visite n’est pas possible, vous pouvez simplement lui montrer (plusieurs fois) le bâtiment. C’est ce que nous avons fait. Nous nous sommes promenés plusieurs fois aux abords de la future école du P’tit Cœur en lui disant que c’est ce lieu qu’il allait bientôt fréquenter. Vers la fin de l’été, nous l’avons amené jouer dans l’aire de jeux qui jouxte le bâtiment. Le fait de voir régulièrement ce lieu l’a beaucoup rassuré. En d’autres termes, il s’est approprié l’endroit. Le matin de la rentrée, il était très heureux de pouvoir enfin y entrer !
- Lui parler concrètement de l’école
J’ai choisi de le faire avec des livres ! Rien d’étonnant quand on connait l’amour que porte à ces petits objets en papier 🙂 Les livres qui parlent de l’école sont nombreux ! Ceux consacrés aux tout-petits qui entrent pour la première fois foisonnent également. L’offre disponible est tellement large que vous aurez du mal à vous décider !
Nous n’avons pas hésité à investir dans ce support car il est parfait, puisqu’il permet de parler de l’école de façon ludique et simple, avec un vocabulaire adapté. Ce n’est pas toujours évident d’expliquer à un.e enfant de 3 ans les nouvelles règles auxquelles il.elle devra se plier en classe : rester assis pendant de longues minutes, écouter la maitresse (ou le maitre) sans bavarder, ne pas embêter les autres, lever la main pour parler ou pour demander quelque chose, etc. De plus, il faut trouver les mots justes pour lui expliquer le déroulement d’une journée type d’école avec l’arrivée, la séparation avec les parents, la séparation avec le grand frère ou la grande sœur (qui fréquentent la même école), les activités libres, guidées ou imposées, les temps individuels calmes, la récréation, la cantine (si l’enfant déjeune à l’école le midi), la sieste, etc. Pour nous adultes, c’est évident. Mais dans la tête d’un.e enfant de 3 ans c’est BEAUCOUP DE CHOSES à assimiler ! C’est la raison pour laquelle nous avons fait confiance aux livres qui en parlent. Adaptés et illustrés pour eux, ils vont forcément les aider à comprendre un maximum de choses. Enfin, il faut garder à l’esprit que tout cela s’inscrit dans une démarche de redite, de répétition et de ré-explication. Même si l’enfant est à l’aise les premiers jours et les premiers mois, il faut rester en veille et continuer à lui proposer ces lectures sur l’école au fil des mois…
- Compter ensemble les dodos qui restent avant le grand jour
A 3 ans, l’enfant n’a pas encore conscience du temps qui passe. Les heures, les jours ou les années sont des concepts abstraits pour lui.elle. C’est vers 4 ans, en moyenne qu’il.elle commence à assimiler un peu le concept du temps (les saisons, les dates, les heures). Consciente que c’est un « problème », pour lui expliquer les routines que nous avons mises en place, ou les dates des grands évènements (voyages, anniversaires, sorties, etc.), j’ai instauré le jeu du décompte des « dodos qui restent ». C’est très simple : si la date qui nous intéresse est dans 5 jours, je lui explique qu’il reste 5 dodos avant tel évènement. Ce système fonctionne très bien car d’une part il sait compter, et d’autre part, il lui permet d’anticiper ledit évènement. Une semaine avant la rentrée, nous avons compté ensemble les dodos qui restaient. Le matin du jour J, le P’tit Cœur savait ce qu’il allait se passer. Il était serein, pour notre plus grand bonheur.
- Impliquer son enfant dans les préparatifs
Nous avons impliqué le P’tit Cœur dans les préparatifs de sa première rentrée. Si vous vous dites que c’est un peu trop, ou que c’est inutile, lisez ce qui suit ! Les enfants comprennent beaucoup de choses. Le fait de les impliquer dans les préparatifs de ce grand moment va être un moment de complicité entre vous (c’est fun de préparer la rentrée, rappelez-vous l’état dans lequel vous étiez lorsqu’il fallait acheter vos nouvelles fournitures 🙂 ). En outre, cela va envoyer un message très fort d’estime de soi à votre petit bou, même s’il.elle n’a que 3 ans ! Le message ? « Je suis important, mes goûts sont valorisés, mon avis compte, je peux choisir ! »
Concrètement, nous avons choisi ensemble le futur sac d’école. Nous lui avons expliqué qu’il va utiliser le même sac qu’il amenait déjà à la crèche et qu’il avait choisi lui-même en magasin quelques mois plutôt (il est en parfait état, pourquoi le changer ?). Il en était ravi, c’était son choix ! Nous l’avons ensuite amené dans une boutique de chaussures pour enfant en lui expliquant que nous y allions spécialement pour lui acheter des chaussures neuves pour l’école. Je vous assure qu’il a coopéré (pas de bouderies ou de « je ne veux pas essayer » en magasin – mon fils déteste les essayages de vêtements et de chaussures…). Arrivés au magasin, nous avons choisi 3 modèles de paires de chaussures (confortables, dans le budget qu’on s’était fixés et favorisant son autonomie (des scratchs ou des lacets élastiques)). Ensuite il les a essayées et nous lui avons demandé la paire qu’il préfère. Nous avons acheté celle qu’il a choisie. Pour la tenue de rentrée, nous avons procédé de la même manière.
- Marquer toutes ses affaires à ses prénoms et noms
C’est une chose que je fais systématiquement depuis que le P’tit Cœur va à la crèche. Je personnalise toutes ses affaires. Bien que cette astuce figure en consigne dans les dossiers scolaires que l’on remet aux parents, beaucoup d’entre eux ne le font malheureusement pas. Ne me demandez pas pourquoi. Nous achetons souvent les affaires de nos enfants dans les mêmes enseignes, et de ce fait, il n’est pas rare que les enfants aient les mêmes chaussures, les mêmes sous-vêtements, les mêmes sacs, les mêmes boîtes à goûters, les mêmes gourdes, etc. En marquant ses affaires, vous évitez les confusions et les échanges (au maximum) et vous simplifiez la tâche à l’équipe encadrante.

Comme pour l’astuce précédente, nous avons associé le P’tit Cœur au marquage de ses affaires. Pour cela, j’ai fait confiance à la marque française A Qui S. Depuis 2017 je commande chez eux des étiquettes personnalisées pour le P’tit Cœur. Il y a des étiquettes pour les vêtements (étiquettes thermocollantes), les objets (chaussures, sacs, gourde et boîte à goûter), les fournitures (ça ne nous concerne pas encore :)). Je suis satisfaite de la qualité de ces étiquettes et je vous les recommande ! Comment j’ai associé le P’tit Cœur ? Je l’ai pris sur mes cuisses et je lui ai montré les différents visuels qu’on peut accoler au nom (cœur, nuage, voiture, fruit, animaux, etc.) Il a choisi le camion de pompier 🙂 Si vous ne pouvez pas commander ce genre d’étiquettes, vous pouvez opter pour le marqueur à textiles ou le bon vieux marqueur indélébile.
- Lui dire qu’on l’aime et le rassurer
Vous connaissez l’importance que j’accorde à la reconnaissance des émotions que l’enfant ressent. En préparant cette première rentrée, je suis restée attentive à celles qui traversaient mon P’tit Cœur. Je ne les ai pas ignorées. Je les ai nommées avec lui (pour reconnaître leur existence, l’aider à comprendre ce qu’il ressentait, mettre des mots dessus), et je les ai prises en compte pour le rassurer. Je n’ai pas nié ses émotions et je ne les ai pas décriées. Il y a eu des périodes où il me disait « je ne veux pas aller à l’école », ou « je ne veux pas parler de l’école », ou encore « je veux rester à la maison », « je préfère la crèche ». Une fois, début septembre je crois, il m’a dit « la maitresse n’est pas gentille » (alors qu’il ne l’avait pas encore rencontrée). Et certains jours, c’était un non catégorique pour la lecture des livres qui parlent de l’école. Il s’est parfois montré plus « difficile » et pas intéressé. Dans toutes ces phases, j’ai pu percevoir tantôt la peur, tantôt la tristesse. Ces émotions sont normales et légitimes. Je n’ai pas brandi le célèbre « arrête d’avoir peur, tu es grand maintenant ! » En pensant aux enfants qui y ont droit j’ai mal au cœur 🙁
Il faut accepter qu’à l’approche de la rentrée (ou les premiers mois qui suivent la rentrée), notre enfant passe par des phases difficiles, des moments d’angoisse et des périodes de crainte. Il vit beaucoup de changements et ces phases sont juste une réponse naturelle de son corps. Il faut donc éviter d’enfoncer le clou en se moquant de lui ou en banalisant ce qu’il ressent. Personnellement, j’ai profité de ces périodes pour lui rappeler à quel point je l’aime. Je lui ai répété que c’est normal d’avoir peur lorsqu’on doit faire une nouvelle chose. Je lui ai dit que je suis fier de lui parce qu’il faut beaucoup de courage pour aller à l’école. Je lui ai dit que j’ai confiance en lui parce que, même si ça prend un peu de temps, il finira par s’y plaire, par s’y amuser, par s’y faire de nouveaux copains et copines, et par y apprendre beaucoup de choses !
Les trois dernières astuces concernent davantage le premier jour que le reste de l’année.
- Rester serein.e le grand jour
C’est ce qui m’a posé le plus de problème. Etant sensible et émotive, j’ai beaucoup de mal à masquer mes émotions. Je ne voulais pas lui montrer à quel point j’angoissais à l’idée de le laisser à l’école au milieu de parfaits inconnus. J’avais peur de craquer en quittant la classe, ou de ne pas savoir comment réagir fasse aux pleurs d’autres enfants. J’ai donc fait un travail sur moi pour paraître sereine et heureuse, afin de ne pas lui transmettre mon stress. Je suis assez fière de moi car je n’ai pas pleuré à l’école … mais à la maison 🙂 Du côté du P’tit Cœur ? 0 larmes, 0 cris, 0 refus de rester à l’école ! #hedidit !

- Ne pas rester longtemps dans la salle de classe
J’ai lu ce conseil plusieurs fois quand je cherchais des ressources pour bien vivre ce premier jour de rentrée. J’ai décidé de le suivre car il me semblait plein de sens. Je vous partage donc cette astuce. Nous sommes restés avec le P’tit Cœur durant un petit moment. Quinze minutes précisément. On a attendu qu’il soit à l’aise et qu’il s’installe. Dès qu’il a commencé à jouer avec les jouets mis à sa hauteur, nous nous sommes éloignés pour l’observer. Au moment de partir, nous l’avons appelé pour lui dire au revoir et l’embrasser. Enfin, nous lui avons rappelé que je viendrai le chercher à midi. S’il avait pleuré (comme c’était le cas aux deux rentrées en crèche), nous serions quand même partis sans nous éterniser… Pourquoi ? Parce que plus on reste, plus la séparation est difficile. Par contre, il ne faut pas s’enfuir ! Au Gabon par exemple, beaucoup de parents fuient les enfants… Je ne sais pas qui leur a dit qu’il vaut mieux que l’enfant ne les voit pas partir Cette attitude porte un coup au moral des enfants et crée un sentiment d’insécurité ou pire, d’abandon. Il vaut mieux que l’enfant nous voit partir, même s’il pleure. Dès l’instant où nous avons pris le temps de rester un petit moment avec lui, le temps de le rassurer et de lui dire qu’on revient, il faut partir ! Il faut se dire qu’il est entre de bonnes mains, confié à des professionnel.les dont c’est le métier, et habitué.e.s à ces scènes de rentrée.
- Être à l’heure à la sortie.
A la fin de la journée ou de la matinée, il faut tout faire pour être à l’heure ! C’est difficile pour eux de voir les camarades sauter dans les bras de leurs parents à la fin de cette première journée (ou matinée) de rentrée. Toutes les émotions accumulées doivent « ressortir ». Ainsi, les retrouvailles peuvent être joyeuses ou moins joyeuses avec des pleurs de décharge par exemple. Soyez indulgent.e.s avec eux ! Moi j’étais ponctuelle, et la plus heureuse de serrer dans mes bras mon fils qui a couru vers moi en me voyant 🙂
C’est sur ce doux souvenir que je vais clôturer ce billet. J’espère sincèrement que ces 10 astuces vous serviront 🙂
Merci de me lire ❤
Jessie.